Vendredi le 9 octobre 2015 : Natashquan
Le paysageVers 11hoo nous arrivons à l'Auberge La Cache de Natashquan.Après s'être installés dans nos quartiers de cette auberge très jolie et très finement décorée, je dis à Madame:Madame ! Vous a-t-on informée que nous avions un animal de compagnie ?Silence et signe de surprise.Il est tranquille et peu encombrant. Il sommeille présentement dans l'auto.Signes de malaise profond de la part de notre hôtesse.De quelle espèce ? Risque-t-elle.J'explique.Hier, avant d'arriver à Havre Saint-Pierre, au quai de Longue Pointe, des pêcheurs ont accosté leur barque chargée des cages à bourgots pour les remiser avant l'hiver. Ils rapportaient aussi leur dernière cueillette, des caisses pleines d'un coquillage gros comme le poing que nous n'aurions pas su nommer.Ce sont des bourgots.Ça se mange ?Plus de chair et plus fins que des escargots. Servis dans les meilleurs restaurants de la région.Comment on les prépare ?Faire bouillir une heure dans l'eau de mer.Et, joignant le geste à la parole ils nous en lancent un.Ce sera pour les prochains jours notre animal de compagnie. J'en parle à toutes celles et ceux que nous rencontrons. On connaît, on ne connaît pas. On ne sait trop comment les préparer.À notre hôtesse: Vous connaissez ?Un rictus de la joue annonce un profond dédain.<je suis Sagnéenne, moi, pas de la Côte !Je n'insiste pas autant par respect pour notre hôtesse que par crainte qu'elle ne gâte un mets plus précieux pour moi que, il faut le dire, pour Ghislaine.Oui nous voilà bien à Natashquan, le pays de notre cher Gilles.Nous nous pensions au bout de la 138. Dernièrement la 138 à été prolongée de 44 km jusqu'à Kegiska une petite municipalité à l'Ouest de la Romaine et de Blanc Sablon. Tout étant fermé à Natashquan nous prenons la très belle route de gravelle qui nous y conduit. Rien de particulier si ce n'est que les fondateurs de ce village. sont venus de Terreneuve et du Labrador. Ils sont anglophones.
Quelques km après Sept Îles on suit la côte de l'estuaire du St-Laurent.
Les îles et presqu'îles côtières se multiplient. Le Bouclier canadien et ses capricieuses dénivellations cède le pas à la toundra.De grandes étendues de marais trouées de nombreuses mares d'eau et percées ici et là de lignées d'épinettes girafe caractérisées par une tête en broussailles, un long cou sans branche et des troncs entrelacés sans feuillage. Ici et là de petits monticules couronnés d'arbustes forment les seules dénivellations sur une mer de tourbe aux tons cuivrés.Les bouleaux jaunes émaillant de soleils le vert foncé des conifère s disparus. Je ne sais où Vigneault a pris ses bouleaux décor de la rivière Mingan .De jolis petits villages tous situés entre la mer et la route affichent leur identité. Google peut mieux que moi les recenser et souligner sur un fond commun leurs attraits particuliers. Y passer comme en flânant est un vigoureux tonifiant pour sa sensibilité patriotique. Depuis belle lurette on fait de belles choses durables dans ce pays.ÉPINGLES de Sept Îles à Natashquanc'est le <fer et titane> de Vigneault promue au temps de l'Expo 67. Sous la tonalité de cette musique, il faut marcher son port, imaginer l'acier et le tonnage des embarcations qui mouillent au large, compter les bateaux de plaisance remisés pour l'hiver.RIVIÉRE AU TONNERRESon église est à visiter, á admirer. Toute en bois, enjolivures découpées au couteau de poche, agencement de la structure à la décoration... restaurée dernièrement. Hors saison, c'était naturellement fermé. Un ange sur vtt est venu sous suggérer de demander la clé au presbytère gardé par deux religieuses de la Charité de Québec. Régalez-vous nous dit la supérieure en nous remettant la clé.
Un petit dessert en sortant de l'église, la MAISON DE LA CHICOUTAIConfitures gelées, coulis, tisanes aux petits fruits de la Côte vous y attendent.
Demain sur la voie de retour.Contentement au max.Florian
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| Toile de Claude Bonneau |
D'abord notre itinéraire en numérique de Québec
Lieu Date d'arrivée. Km parcourus Temps GPS
Tadoussac. 2 oct. 216 km. 3h12 min
Baie Comeau. 4 oct. 199km. 2h6 min
Sept Îles. 6 oct. 229 km. 3h09 min
Havre St-Pierre. 8 oct. 218 km. 2h54 min
Natashquan. 9 oct. 152 km. 2h00
En tout 1024 km 8 jours / retour 13 oct Quebec(Terrebonne)
Nous voyageons en même si c'est une qui conduit tout le temps...
Tout le trajet de Québec à Natashquan se fait sur la 138.
Nous quittons la 138 pour visiter chacun des 30 villages échelonnés à droite de la route sur la rive nord du fleuve.
La plupart de ces villages ont une population inférieure à 1000 habitants. Tous ou presque ont une communauté Innus (Montagnais) qui occupe un secteur défini du village. Il y a une église avec clocher dans chacun de ces villages ou villes et lorsque la communauté innue est assez importante, il y a une ou même deux églises innues. Le long du parcours plusieurs croix sont dressées face au fleuve.
La plupart des habitations sont de simples bungalows toutes en très bon état. Le terrain est aménagé avec soin.
La route est en très bon état. De bonnes équipes s'affairent en différents endroits à refaire les ponceaux et les accotements. Même dans les petites rues des villages nous n'avons vu que de très rares et minimes.
Lieu Date d'arrivée. Km parcourus Temps GPS
Tadoussac. 2 oct. 216 km. 3h12 min
Baie Comeau. 4 oct. 199km. 2h6 min
Sept Îles. 6 oct. 229 km. 3h09 min
Havre St-Pierre. 8 oct. 218 km. 2h54 min
Natashquan. 9 oct. 152 km. 2h00
En tout 1024 km 8 jours / retour 13 oct Quebec(Terrebonne)
Nous voyageons en
Tout le trajet de Québec à Natashquan se fait sur la 138.
Nous quittons la 138 pour visiter chacun des 30 villages échelonnés à droite de la route sur la rive nord du fleuve.
La plupart de ces villages ont une population inférieure à 1000 habitants. Tous ou presque ont une communauté Innus (Montagnais) qui occupe un secteur défini du village. Il y a une église avec clocher dans chacun de ces villages ou villes et lorsque la communauté innue est assez importante, il y a une ou même deux églises innues. Le long du parcours plusieurs croix sont dressées face au fleuve.
La plupart des habitations sont de simples bungalows toutes en très bon état. Le terrain est aménagé avec soin.
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Instruments de lavage années 40 |
La route est en très bon état. De bonnes équipes s'affairent en différents endroits à refaire les ponceaux et les accotements. Même dans les petites rues des villages nous n'avons vu que de très rares et minimes
Bref, voyager sur la Côte Nord c'est un agrément sans pareil au Québec. Et quel soleil nous a accompagnés toutl'temps!
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Fer à repasser au gaz avant l'électricité |
CONSTATATIONS OU PÉRIPÉTIES PARTICULIÈRES
- Les villes Baie Comeau, Sept Îles et un peu Havre St-Pierre portent toutes la marque du temps de l'après guerre et de la révolution tranquille. Même type de construction, mêmes matériaux, mêmes outillages et appareils que l'on retrouve partout au Québec, en Ontario ou aux Usa. Une uniformisation généralisée des décors, des agirs, des habillements, des habitudes... C'est à penser qu'après les accords des 11 + du Pacifique dans 40 ou 50 ans, il n'y aura plus dans le monde qu'un seul village recopié à des milliers d'exemplaires .
Il ne restera plus qu'à réunir les gouvernements sous un même chapiteau numérique à moins qu'on affectionne les campagnes électorales autant que les matchs de hockey.
La médaille d'or à Godbout
Un tout petit village à l'est de Baie Comeau,(300 hab.) une baie presque privée, un port qu'on s'affaire à surélever pour qu'il puisse accueillir un plus gros traversier vers Matane. Un parc. Deux jeunes vieux font la causette. Ghislaine flirte un instant avec eux. Plus jeunes, ils ont fait la route 138. Ils racontent. Ghislaine fascinée écoute et interrogé. L'un des deux, le plus beau, est âgé de 86 ans. Des prunelles s'allument. Il paraît vigoureux .. Puis on apprend qu'il souffre d'un cancer au colon...L'intérêt refroidit. J'arrive sur les entrefaites. Ghislaine part...J'use du temps en civilités. Sympathique tout de même. Un bonjour murmuré. Je réalise que la formule importe peu.
Et suprême finale qui augmente encore le crédit de Godbout, nous trouvons sur la plage de nombreux et splendides <sand dollars> plus petits mais mieux ciselés que ceux de Costa Rica.
Bonne nuit !
Florian
(anniversaire de naissance de Flo) bien oui, 86 ans !
L'homme n'a pas de port,Le temps n'a pas de rive
Il coule
Nous passons (Lamartine)
Cette citation est inscrite devant le monument du Parc Nature de Pointe aux Outardes. Un effort de conciliation entre ces deux immensités la mer et le ciel qui chacune recèle ses mystères: les baleines que nous avons vues si ingénieuses à Tadoussac et Cap du Bon Désir et les oiseaux migrateurs qui en cette période ont leur poste d'observation tout le long de la Côte Nord, de Bergeronne à Baie Comeau.
Le fil d'Ariane qui nous a permis de lier ces éléments opposés aussi disparates et entiers ce sont les témoins d'une non moins merveilleuse harmonisation qui se noue comme naturellement entre la mer et la terre, entre le petit et le grand, le nid et l'espace et même entre le touristique économique et l'écologique ...
La Gaspésie a son parc. C'est le Métis. Il est somptueux. Celui de la Pointe aux Outardes est tout simplement GÉNIAL. Toutes les plantes de la Côte Nord y sont bien identifiées (même en latin) dans un décor qui respecte et crée la rusticité des lieux.
À la mer son immensité et ses mastodontes, au ciel ses galaxies et ses migrants et à la terre et à ses si frêles habitants leur génie.
À Forestville nous avons pu voir cette longue auge à billots qui permettait de transporter sans effort ou presque des quantités de billots de leur bassin d'accumulation au port d'embarquement.
Les anciens de la
À Pessamit nous avons vu la croix toute fleurie dressée par
les Innus au bord de la mer dans leur village qui jouxte sans conflit les communautés de Colombier et de Raguenau.
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| Cadran solaire |
Et dans un stationnement nous avons causé longuement avec un homme de 96 ans qui déambulait allègrement à l'aide d'une marchette. Une famille de 8 enfants native de Colombier. À l'âge de 10 ans, exil en Abitibi à cultiver une terre de misère. À sa retraite, il revient à ses lieux d'origine. Ne lâchez pas Monsieur ! Nous êtes envoie de devenir le doyen du monde, titre que peu d'hommes ont obtenu. Passé et futur en conjonction.
Nous rentrons sur une route en très bonne condition. Les villages en retrait une très heureuse conciliation entre les exigences d'une ère d'efficacité et le respect de la culture enracinée dans le passé.
Nous sommes des Ulysse-Pénélope heureux !
Florian
Samedi le 3 octobre : La mer
De notre chambrette de goélette, nous sommes descendus fouler le sable humide d'une marée descendante.
Être porté par la mer même muré dans une coquille nommée goélette ou paquebot, c'est gonflant pour les poumons et battant pour les bretelles.
Mais regarder la mer immense même dans une baie étroite, les deux pieds coulés dans un ciment d'habitudes, de contraintes policées ou d'austérités programmées, c'est frustrant au suprême. On se sent si petit, si gauche, si menotté ... On ne peut boire la mer, ni l'enfermer dans une écale de noix, ni se la privatiser.
Elle est là, devant soi invitant à la totale communion, au nirvâna suprême...
Ce sentiment nous suit toute la journée.
Avez- vous déjà entendu le tac saccadé du Béluga ou les sérénades modulées des Dauphins voyageant en colonie, saviez-vous que le baleineau déclenche par sa têtée des godets de lait bien scellés qui accroissent son poids de 4 kilos par jour, qu'il nage sous les jupes de sa mère de 10 à 24 mois ? Saviez-vous que le Rorqual bleu, qui peut peser jusqu'à 135 tonnes, peut en un coup de queue sortir entièrement de l'eau et, comme tous les Rorqual qu'il se nourrit de Cris et de planctons, les plus petits vivants de la mer alors que la plus petite baleine, le Marsoin pourvu de dents bien acérées s'attaque à de gros poissons qu'il déchire avec voracité ...? Quoi encore ? Pour transmettre ses spermatozoïdes, le cachalot allonge un pénis de deux mètres de longueur...
Même sachant tout cela et plus encore on ne peut ressentir ce qu'une mère baleine ressent quand elle donne la vie ou la têtée.
Le mur entre la mer et le sol et soi se répète dans les mystères qu'elle cache. On ne peut même pas décemment penser avoir un baleineau comme animal de compagnie (sensible) même dans son lit... d'eau... Mystère de solitude, de multiples solitudes non communicatives.
Le centre d'interprétation des mammifères marins (CIMM) nous apprend beaucoup de choses mais nous laisse complètement éberlués devant notre ignorance crasse. Nous avons pris l'avant midi pour le réaliser.
Et l'après-midi au Cap du Bon Désir aux Bergeronnes, nous avons passé près de deux heures à scruter les ondes vaguantes pour y déceler la courbure d'un dos, la force d'un souffle ou la position d'une nageoire ..? J'étais ravi, j'ai perçu cinq gracieuses courbures mais je suis incapable de dire à laquelle des Neuf espèces du St-Laurent elles appartenaient, ni leur sexe ni imaginer leurs sentiments à la pensée qu'on les voyait et qu'on disait de fort belles choses à leur sujet.
Futilités ? Un soleil radieux couvrait d'or nos fantaisies et nos limites. C'était suffisant pour nous combler.
Demain vers Baie Comeau !
Florian
Voici l'autorisation à publier:
Pas d'objections à la publication dans l'album pourvu que ces textes écrits sous l'inspiration d'une vague sur le sable mouvant n'irritent pas trop des épidermes allergiques aux incorrections d'écriture et de pensée.
Journée remplie de tout petits riens qui ne produisent rien. Mais c'était sous un soleil d'or. FJ
Vendredi le 2 octobre 2015 :
À 9h45 comme d'une goélette en partance pour un ailleurs mystérieux, nous avons largué les amarres laissant sur les rives de Terrebonne pinèdes et enfants, téléphone et tracasseries, programmes et routines, défis et inquiétudes, regards et pensées tournant en carrousel et mille petits riens qui comme sangsues nous rapinent nos temps et nos énergies.
Routes sécurisées par la Gendarmerie Paternaliste Sociale.
Après une pause gastronomique chez une belle sœur de la banlieue de Québec, Sainte-Anne de Beaupré, Mont Ste-Anne, Baie st-Paul,Éboulements, Malbaie... défilent comme des grévistes silencieux arborant leurs pancartes sans âme ni cris. La faute des autoroutes qui cadenassent aux visiteurs le cœur des villages typique du Québec.
L'originalité de Ste-Catherine, son traversier qui change le décor et nous invite à humer l'atmosphère Bélugas ou Rorqual menacés comme nous par les changements en cours, eux malgré le poids de leur graisse en tonne et nous malgrè la volubilitè de nos raisonnements en mots. Référence au débat des chefs !
L'ailleurs n'a pas besoin d'être plus beau, plus fort, plus riche ni plus grand que le quotidien pour être efficace, .il lui suffit d'être différent, dépaysant, questionnant. Ici, il l'est.
La mer immense, omniprésente, anonyme et froide, une chambre toute petite, toute coquette chaleureuse qui nous colle l'un sur l'autre à tout instant. Un contraste révélateur de notre petitesse face la mer, face à l'univers, face à la vie, face à nous-même! À demain, la MER !
Florian






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