Descendants d'Hormidas Jutras

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samedi 25 mai 2019

Un texte de Alain Jutras



INONDATION À SAINTE-MARTHE-SUR-LE-LAC

PROTÉGEZ LES INTÉRÊTS DE VOS CITOYENS

Cette lettre ouverte s’adresse à Sonia Paulus, mairesse de Sainte-Marthe-sur-le-Lac.
Madame Paulus,
Je compte parmi les 6000 sinistrés que votre ville dénombre à la suite de la rupture d’une digue le 27 avril dernier. Depuis ce jour, j’assiste à vos sorties publiques avec désolation, désespoir et une certaine colère.
Le rôle d’une mairesse est de défendre les intérêts de ses citoyens. De voir à ce que tous puissent bénéficier d’une vie paisible et en sécurité. Bien sûr, les sinistrés se questionnent avec légitimité pour savoir si votre administration (ainsi que les précédentes) ont accordé toute l’attention et l’entretien nécessaires à la digue afin d’assurer sa fiabilité. Malgré votre défense, les doutes persistent, mais seules les enquêtes qui seront menées sur le sujet dans le cadre de l’action collective qui a été lancée contre la Ville permettront un jour de faire la lumière sur la question.
Vous avez persisté à demander au gouvernement de reconstruire de façon plus moderne et plus solide la digue qui s’est rompue et qui a fait tant de sinistrés parmi vos citoyens.Vous avez répété à maintes reprises que la digue a tenu 40 ans, comme s’il s’agissait là d’un succès qu’il fallait souligner. Comme si, à la suite de l’écrasement d’un avion, on rappelait le nombre de vols qu’il avait pourtant réalisé sans faille…
Ma famille et moi sommes heurtés par ce discours qui n’aborde qu’une seule partie d’une réalité en faisant fi de sa fin tragique. C’est un exercice vain, inutile et vexant pour ceux qui en subissent les pertes.
Oui, la digue a tenu pendant 40 ans, mais elle a fini par lâcher, ne l’oublions jamais. Pendant que vos citoyens se démènent à vider leur maison avant que la pourriture n’y prenne, pendant qu’ils constatent tout ce qu’ils ont perdu, pendant qu’ils subissent les contrecoups de la fatigue et du stress, vous affirmez haut et fort que vous prendriez le risque de revivre le tout encore une fois… Je vous rappelle que le soir du 27 avril dernier, c’est notre sentiment de sécurité qui s’est envolé et ce sentiment est la pierre d’assise du bien-être de vos citoyens!
LA VÉRITABLE CATASTROPHE
À l’annonce des experts de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) mandatés par Québec pour de modifier le zonage « non inondable » de la partie sinistrée de votre ville pour la rendre « inondable »,vous n’avez rien trouvé d’autre à faire que de réclamer que cette décision soit reconsidérée, sans quoi cela équivaudrait à déplacer des centaines de citoyens, ce que vous qualifiez de catastrophe. 
La véritable catastrophe, Madame Paulus, est plutôt l’inondation survenue le 27 avril et qui laisse le tiers de vos citoyens sans le sou, avec une propriété n’ayant plus de valeur et devenue par le fait même invendable. La véritable catastrophe se perçoit dans les yeux de ces citoyens fatigués dont les travaux de décontamination de leur maison sont éreintants, dans le stress quotidien qu’ils portent avec leur famille, dans leurs rêves brisés, et dans l’anxiété qui les habitent face à l’avenir et à l’idée de continuer de résider près d’une digue qui s’est montrée faillible.
Je comprends que, pour vous et votre administration, la catastrophe réside plutôt dans le risque de perdre tous ces citoyens s’ils obtenaient le droit de quitter leur propriété. Dans ces têtes de pipe perdues, ces taxes perdues. Mais éloignez-vous un peu de ces considérations purement administratives et voyez plutôt la détresse qui sillonne vos rues au sud du chemin d’Oka. Ne cherchez pas à sauver votre ville, mais plutôt les citoyens qui y sont présentement confinés.
J’aimerais vous entendre interpeller le gouvernement afin qu’il aide les sinistrés à se sortir de cette zone qui s’est montrée dangereuse, cette zone que vous nous avez présentée comme « non inondable ». J’aimerais vous entendre admettre les erreurs du passé et demander que les citoyens n’en fassent pas les frais. J’aimerais vous voir derrière nous, consciente de notre réalité, plutôt que la tête dans le sable à tenter à nouveau de nous faire croire qu’il n’y a pas de problème.
De plus, Alain nous recommande de signer la pétition en faveur des sinistrés de Ste-Marthe-sur-le lac 

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