Descendants d'Hormidas Jutras

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vendredi 27 juin 2008

La souveraineté à l’heure des nano

Votre chaleureux accueil m'invite à récidiver, toujours sur le thème de la souveraineté.

Florian


Selon EKOS*
Les Québécois, surtout les plus jeunes, sont au cœur de l’un des deux courants politiques qui se disputent les commandes …les cosmopolites ouverts.et les conservateurs continentaux.

^Préserver la langue française tout en apprenant l’anglais, l’espagnol ou le chinois, bâtir le Québec tout en étant citoyens du monde, sauvegarder la culture en intégrant des gens venus de partout … Ces jeunes cosmopolites ouverts (québécois) ne semblent pas voir là de problèmes » …

À l’opposé, les conservateurs continentaux
« Les adeptes de ce conservatisme (continental) bâtissent leur vision du monde et du pays en réaction aux menaces qu’ils redoutent : terrorisme, montée de l’intégrisme religieux, changements climatiques. nouvelles maladies. Leurs politiques sont basées sur la peur et tendent au protectionnisme tant économique que religieux » …

« Tout comme la commission Bouchard-Taylor …EKOS nous renvoie l’ímage d’une société québécoise – et surtout les nouvelles générations – en bonne position pour construire son avenir. »
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Tiré de : Carole Beaulieu Édito L’actualité Juillet 2008
EKOS Groupe de recherche en politique publique au pays, Depuis 15 ans IKOS dont le siège social est à Ottawa, demande aux Canadiens de définir leur idéologie politique personnelle.

23 juin 2008 Sur les Plaines d’Abraham à Québec
Les Plaines sont pleines de monde. Le bleu fleurdelisé ondule. Les notes et les mots s’éclatent en danses de lumières. On respire la fierté. Comme à chaque année, la souveraineté signe la St-Jean. La même souveraineté depuis 1763.L’habillage a changé avec les tounes. Le violon a longtemps dominé, Vigneault est venu, Ce soir c’est autre chose, le rock bien sûr et je ne sais quoi qui se marie aux allures d’il y a 400 ans. Et bonne nouvelle, on a rapporté que des immigrants même de couleur et allophones se sont fleurdelisés et ont dit leur fierté d’être Québécois.
La même souveraineté, tenace et fluide, occupée à se reconnaître, à s’affirmer, à prendre sa place. Depuis 1763!

· 1763 - Alors elle s’est compactée serrée comme les grands empereurs sur la banquise antarctique. Elle a résisté, à la froidure anglaise, à la sourde menace de sa survie qui hantait les coulisses du pouvoir. Sa terre elle l’a conquise. Des familles drues silencieuses et besogneuses l’ont labourée devant le blizzard. Sa langue elle l’a grognée, un murmure de base qui a commandé le respect. Sa lumière, la foi couveuse, sa protection et la source de ses énergies.

· 1945 - Mission accomplie!. De Charybde en Scylla, des deux Canadas à la Confédération, de Cartier à Duplessis, de Mgr Laval au Cardinal Léger, de la 14-18 à la 39-45 le Québec a survécu. Les Canadiens-français sont partout. Ils forment noyaux, même dans l’Ouest. La souveraineté a défendu ses racines. Son passé.et sa langue, un tremplin pour de nouvelles conquêtes Une ère autre s’ouvre. Les manufactures occupent plus de bras que les champs. Bientôt le fleurdelisé redressé flottera sur l’Assemblée nationale, les canadiens-français s’appelleront QUÉBECOIS,

· 1960 la souveraineté c’est René Lévesque. Hydro Québec, la Manic, la Baie James. La conquête économique suit : Bombardier, Lavallin, et le reste aussi, Gilles Vigneaut, Gilles Carle, Riopelle, Michel Tremblay … Jean Drapeau, Terre des hommes … le Parti québécois, les ministères de l’éducation, et de la santé, la loi 101… Sous le souffle de la révolution tranquille. Ðe partout l’élan souverainiste surgit et conquiert son pays. Et le monde s’ouvre au Québec, et le Québec au monde. Le savoir faire, le savoir dire et le savoir chanter québécois sont reconnus et appréciés.

· Le Québec est devenu « désormais pour tous et pour toujours » une société distincte » et fière de l’être. La St-Jean ne suit plus son mouton dans les rues, ne s’habille plus de carton-pâte aux couleurs pastelles, elle claironne sur la montagne et sur les ondes la vitalité d’un peuple, elle crie l’âme de sa jeunesse.

2000 -Mission accomplie!.
Le tronc de l’arbre québécois souverain est solide, sa sève juteuse, pleine de promesses. La souveraineté a conquis son économie et sa culture. Seule l’étiquette politique résiste. Miss Souveraineté se sent mal à l’aise et mal connue sous les oripeaux d’une politique d’un autre âge. 1980 et 1996 l’ont démontré. Elle l’a déclaré avec fracas en mars 2006. La souveraineté c’est d’abord l’affaire d’un peuple, non d’un gouvernement accro aux poudres électorales. La souveraineté se nourrit à l’énergie d’un peuple non à ses votes.

La donne a changé. Il y a un nouveau peuple au Québec, de nouvelles terres à conquérir. Il faut marcher ce Québec, découvrir son âme y communier avant de l’étiqueter.

2008 La souveraineté à la croisée des nanos.

Les nanotechnologies s’infiltrent partout. Leur avancée progresse plus rapidement que la révolution industrielle au XIXe. Les brevets de leurs inventions s’accumulent à un rythme fou. Le miroitement de leurs promesses est aveuglant et celui de leurs menaces apeurant. Elles bouleversent tout comme un tsunami : institutions, valeurs, savoir vivre, famille, éducation, langue, conscience de soi et de son destin. Demain et déjà ce soir notre monde et notre Québec seront tout différents. Boulot et défi nouveau pour notre souveraineté, insuffler à ce nouveau monde et à ce nouveau Québec, son âme, baliser ses voies et surtout l’électriser de son énergie.

Comment peut-elle le faire? Faut-il se croiser les bras et attendre un nouveau René Lévesque? Comment harnacher ces nouvelles technologies et les mettre au service de ses valeurs? Comment allumer la fierté à ce peuple qui vient de partout. Quels plans à donner de nos nouvelles routes ailleurs que sur des rapports de papier ou des coulées de numérique?

Immense défi. Défi d’accompagnement d’un peuple en marche vers de nouveaux horizons

Des préalables gagnants
Avant de couler une constitution dans un moule ou même de partir en campagne, il faut se reconnaitre et se parler.

La commission Bouchard Taylor l’a clairement établi, la nouvelle nation québécoise est laïque et cosmopolite. Il faut absolument éviter d’élever des murs ou de creuser des tranchées au sein de cette société. La laïcité ne doit pas être militante ni dogmatique. C’est le nouveau milieu de notre vivre ensemble. On doit apprendre cette laïcité dans la convivialité et le quotidien de nos relations. Elle doit être plus un lieu d’accommodements et de respect des différences qu’une norme de démarcation des droits et privilèges de chacun.

Il en va de même pour les différentes cultures. Aucune ne doit se soumettre à l’autre, une minorité à une majorité. La nouvelle identité québécoise se forgera non sur la souche des premiers arrivés mais sur la diversité des groupes et les richesses culturelles que chacun apporte à l’ensemble. C’est l’ouverture au monde et à l’autre qui peut le mieux fonder notre fierté identitaire.

De même le français n’est pas la valeur d’un groupe prioritaire à préserver et imposée aux autres, mais l’outil nécessaire à notre solidarité.
Promouvoir la souveraineté c’est d’abord travailler à reconnaître et à faire reconnaître ces jalons et à établir des consensus de base qui évitent de toujours tout remettre en question. Poursuivre une souveraineté de droit sans établir cette base c’est placer la charrue devant les bœufs. Il faut vivre notre souveraineté avant de la proclamer.

La souveraineté et le virage nano

La souveraineté à l’heure de la mondialisation, de l’abolition des frontières, de la chute des murs, n’est-ce pas un grossier anachronisme.? La réponse est simple : pour bien prendre le virage de l’ouverture qu’annonce la mondialisation, pour sauvegarder l’humain, nos valeurs les plus fondamentales et même le mieux-être acquis, devant la barbare invasion des techniques et les turbulences qu’il déclenchent

L’avance rapide de cette ère nano génère deux tendances politiques opposées
dont les tenants sont qualifiés par EKOS qualifie de « conservateurs continentaux » et de « cosmopolites enracinés » . La dernière vague conservatrice qui a déferlé récemment sur le Canada et atteint même le Québec illustre bien cette tendance à la fossilisation des tortues alors que la vie développait d’autres formes de mobilité et de survie. La révolution industrielle a fossilisé la monarchie au profit de la démocratie. Notre démocratie enfermée dans ses corridors d’opposition, engluée dans sa langue de bois, myope de ses politiques à courte vue ne tiendra pas le coup. Résister est puéril. Mieux vaut surfer sur la vague.

Les promesses de survie et de vitalité renouvelée visent plus les praticiens de l’ouverture, de la mobilité que les officiers de l’ordre ou les gardiens des traditions. C’est une ère de nomades dirait Jacques Attali. Dans le règlement de conflits, le cellulaire a plus d’efficacité que le tank, les budgets de recherche plus de portée que les ogives nucléaires, le souci de l’environnement assure plus de pains que les mesures protectionnistes du capital des nantis. Accroché au Canada qui est à la remorque de Uncle Sam notre « distinction » ne peut opérer, elle est subordonnée.

Le Québec vit déjà comme en miniature la mondialisation qui vient. Apprivoiser ces forces nouvelles les atteler au chariot du mieux-vivre collectif, privilégier en tout et partout la qualité de vie au pouvoir, la concertation à la domination, la fraternité au clan telle est la tâche primordiale de la souveraineté au Québec le virage qu’elle doit prendre. En dehors de cette visée elle risque de devenir fantoche.

Et le Parti Québécois?

La prise du pouvoir par le parti disait-on devrait attiser la flamme souverainiste et hâter la métamorphose de la province en pays. Illusion! Le « bon gouvernement » de René Lévesque et des autres qui l’ont suivi a été certes bénéfique aux Québécois mais le langage des ténors souverainistes n’a pas changé pour autant, les cibles de la souveraineté et ses raisons n’ont pas gagné en précision. La souveraineté a même perdu son élan initial de conquête pour devenir une étiquette qu’on vendait à gros prix pour s’assurer le pouvoir. Simonie lourde et honteuse. Tout ce brouhaha pour de vagues avantages fiscaux. La peine emportait le profit, Refaites vos devoirs messieurs, C’est ce qu’on a dit le 26 mars.
· On peut comprendre que le Parti québécois ait perçu sa tâche principale, l’article 1 de sa constitution, comme celle de faire reconnaître par les Québécois et par le reste du Canada le Québec comme nation souveraine. Les temps nouveaux qui se profilent à l’horizon, les modifications substantielles apportées à la population québécoise par une immigration massive, sans rayer l’article 1, modifient l’agenda politique et les priorités du parti. Qui est le « nous » québécois?. Quel pays voulons-nous bâtir? Il faut clarifier et surtout développer des consensus.
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· La prise du pouvoir par le parti est secondaire et subordonnée à la tâche de faire du Québec un pays et des Québécois une nation. Cette tâche est une tâche de terrain et à long terme. Pour la réaliser il faut un leadership lucide et bien aligné et ténacité à toute épreuve. L’attentisme, « dites-moi ce que vous voulez, je serai à votre écoute » ne suffit pas. Les troupes sont là. On attend le signal du départ. Mais on a droit de regard sur l’itinéraire et le point d’arrivée. Alors ce n’est pas le pouvoir qui fera la souveraineté mais la souveraineté qui portera le parti au pouvoir.
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· La souveraineté c’est un souffle du cœur, une aspiration et un rêve qui habitent tous les Québécois, anciens et nouveaux. Son énergie a su préserver ses racines menacées, consolider son emprise au présent, elle saura bien conquérir les terres nouvelles mises à jour par les nanos et les marquer du sceau de sa fierté et de sa vitalité.
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· Florian Jutras
· Terrebonne



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Les nanotechnologies – condensé : http://lover4ever.unblog.fr/abandonner/nanotechnologies/

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